YAN ET RITO AU ICE TRAIL TARENTAISE

ICE TRAIL TARENTAISE

Yan MOTSCHWILLER et Rito GIOVANNI au départ du ICE TRAIL TARENTAISE, Trail long de 65km dont 5000mD+. Son tracé est le plus haut d'Europe! L'ITT est un trail très difficile car son parcours est exclusivement en haute altitude dont un passage au sommet de la Grande Motte situé à 3653m d'altitude. Le départ et l'arrivée se font à Val d'Isère. Voici leur compte rendu d'après course :

 

 

 

Rito GIOVANNI

 

"Réveil à 2 heures du matin. Le départ de course a lieu à 4h, il fait encore nuit. Le temps est assez frais avec une pluie fine. Nous sommes 5 amis sourds dont Yan MOTSCHWILLER à participer à la course. Petit bémol, cela fait quelques années que j'ai un problème d'équilibre surtout la nuit. Heureusement j'ai un ami derrière moi qui m'aide à me tenir sur son épaule pour me permettre de garder mon équilibre. Lorsqu'il commence à faire clair, mon ami me laisse partir. Je continue à courir puis marcher avec mes bâtons lors de l'ascension de la Grande Motte, sommet situé à 3653m. Cette ascension est très dure car marcher à cette altitude m'oblige à m'arrêter à chaque fois que mon rythme cardiaque s'élève. Je ressens des maux de tête, des vertiges. Puis la neige assez profonde sur un chemin étroit me fait perdre l'équilibre. Je dois faire très attention à bien placer mes pieds. Après avoir franchi le sommet de la Grande Motte, j'attaque une longue descente éprouvante car raide et glissante. J'arrive au 1er pointage et au 1er ravito à 3200m d'altitude. Finalement je préfère renoncer car je perds trop mon équilibre sur la neige et dans la nuit. C'est très frustrant mais je ne regrette pas du tout d'avoir abandonné.

 

Nicolas, un grand merci pour la  qualité de ton plan. Je ne manquerai pas de te contacter pour mes prochains objectifs. Sportivement GIO".

 

Yan MOTSCHWILLER

 

"Départ vendredi matin pour Val d'Isère, je rejoins mes amis le soir avec une migraine, des frissons et un rhume. La 1ère nuit est difficile, impossible de dormir tant j'ai le nez bouché. On décide d'aller à la piscine pour se détendre histoire de nous décontracter en pensant que ça peut m'aider pour soigner mon rhume. Vers 17h30, briefing dehors sous la pluie spécialement pour les sourds. Le soir, après une bonne assiette de pâtes, j'ai de nouveau du mal à trouver le sommeil à cause de mon rhume qui m'ampêche de respirer normalement. Le réveil se fait à 2h30. Mon état de santé ne s'est pas amélioré. Toujours une migraine accompagnée de frissons. Du coup je ressens une baisse de motivation et j'hésite à prendre le départ. Puis je me suis dis que je devais le faire pour mon cher papa décédé en 1995 (on a mis ses cendres au glacier de la Grande Motte). Après 6 mois de préparation,ce n'était pas possible de ne pas prendre le départ. A 3h30, on se rend au départ sous la pluie. Le départ est donné à 4h. Ensuite je n'ai pas revu mes amis. Vers la Daille Val d'Isère (1ère montée), le sol est très gras et glissant. Les bâtons sont très utiles. Je passe à Tignes le lac vers 5h20 puis à Claret. Le jour commence à se lever et j'éteins ma lampe frontale. Le plan des pistes de ski de l'espace Killy est dans ma tête car je viens skier ici depuis que 1980. Le parcours grimpe fort et je commence à avoir du mal à respirer. Je suis essouflé et mes jambes faiblissent. J'arrive dans une zone de neige où j'enfile mes "Yaktrax". Je prends une barre toutes les 45'. Je suis déjà écoeuré au bout de 3h. En arrivant au 1er ravitaillement, je ne sais pas quoi prendre comme aliment. Finalement les abricots secs me conviennent. Je vois la piste de la Grande Motte. J'aperçoit un fil de coureurs qui monte sur le glacier. Lors de l'ascension, je croise François d'Haene qui descend en courant (vraiment impressionnant d'aisance). Le soleil est présent avec un beau ciel bleu et la neige blanche. C'est beau! J'arrive enfin à l'arrivée du téléphérique et je salue mon cher papa. Je continue à monter mais on ne peut pas passer au sommet de la Grande Motte car il y a trop de neige. Je suis déçu. Demi tour vers le 1er ravitaillement où je croise mes amis en train de monter. Au ravitaillement, mes amis accompagnateurs sont là et mon état physqiue n'est pas au top. J'ai le visage pale, je songe à abandonner. Je bois du coca, je prends des abricots secs et je me dit : "bon je vais continuer jusqu'au 2è ravitaillement et là on verra". Mon pote Matthieu mouflon m'a rattrapé vers le km40. Je cours, marche, avale mes gels, je me dis que c'est limite au niveau santé car je souffre le marthyr. A chaque ravitaillement, je me pose la question d'abandonner ou non. Finalament j'ai réussit à aller au bout. Au dernier col avant la descente vers Val d'Isère c'était très dur car je n'ai plus la force pour monter. Je monte comme si je dois gravir l'Himalaya. J'arrive enfin au dernier col. Maintenant c'est la descente jusqu'au dernier ravitaillement, je dois encore gravir un petit col pour traverser le tunnel. Puis c'est définitivement la descente jusqu'à Val d'Isère, ça pique les jambes. J'aperçois mes amis à l'arrivée et je termine la course en 13h56. Merci au coach Nicolas DUFORET pour m'avoir préparé un plan d'entraînement sur 6 mois. Merci à ma femme et mes enfants de m'avoir supporter pendant ces 6 mois. Merci pour les encouragements sur Facebook et les accompagnateurs sur place. Mon finisher est dédié à mon cher papa et mon oncle décédé il y a 2 semaines.

 

 

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